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Réunion spirituelle

Croire le Christ : une conception pratique de l’expiation

Professeur d'Écriture ancienne

29 mai 1990

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Beaucoup d’entre nous essayent de se sauver par eux-mêmes, en tenant l’expiation du Christ à distance et en disant : « Quand j’y serai parvenu, quand je me serai rendu parfait et digne, alors, je serai digne de l’expiation. »


Nous sommes toujours prêts à améliorer nos traductions. Si vous avez des suggestions, écrivez-nous à speeches.fra@byu.edu.

Le plus grand dilemme de tout l’univers consiste en deux faits. Le premier est exposé dans Doctrine et Alliances 1:31 : « Moi, le Seigneur, je ne puis considérer le péché avec la moindre indulgence. » Cela signifie qu’il ne peut pas le soutenir ; il ne peut fermer les yeux, ni détourner son regard, ni balayer le péché sous le tapis. II ne peut absolument pas tolérer le péché. L’autre élément du dilemme est, exprimé en termes simples : je pèche, et vous aussi. Si c’étaient les deux seuls éléments de l’équation, nous devrions conclure que, étant des êtres pécheurs, nous ne pouvons être tolérés en présence de Dieu.

Cependant, l’équation ne se limite pas à cela. Ce matin, je veux vous parler de l’expiation du Christ, le plan glorieux par lequel ce dilemme peut être résolu. Je vais vous relater des expériences de ma famille qui illustrent comment l’expiation opère dans des situations ordinaires et pratiques.

Croire le Christ

Voici, pour commencer, une histoire concernant mon fils, Michael. Il avait fait quelque chose de mal quand il avait six ou sept ans. Il est mon seul fils, et je suis dur avec lui. Je veux qu’il soit meilleur que son père l’était à son âge, même dans sa jeunesse. J’attends donc beaucoup de lui. Bon, il avait fait quelque chose que je trouvais extrêmement détestable, et je lui ai fait comprendre à quel point c’était affreux. Je l’ai donc envoyé dans sa chambre avec pour instruction de ne pas en sortir avant que je vienne le chercher.

Après quoi, j’ai oublié. Plusieurs heures plus tard, je regardais la télévision quand j’ai entendu sa porte s’ouvrir et des pas hésitants s’approcher dans le couloir. Je me suis dit : « Oh, non », et je me suis précipité dans le couloir. Il était là, les yeux gonflés, le visage baigné de larmes. Il a levé le regard vers moi — il n’était pas tout à fait sûr d’avoir bien fait de sortir — et m’a dit : « Papa, on ne pourra plus jamais être amis ? » Je l’ai bien sûr serré dans mes bras et je lui ai dit que je l’aimais. C’est mon fils, et je l’aime.

Comme Michael, nous faisons tous des choses qui déçoivent notre Père, qui nous séparent de sa présence et de son Esprit. Il arrive que nous soyons « envoyés dans notre chambre » spirituellement. Il y a des péchés qui mutilent, il y a des péchés qui blessent notre esprit. Certains d’entre vous savent ce que c’est que de faire quelque chose qui vous donne l’impression d’avoir bu de l’eau des égouts. On peut se laver, mais on ne sera jamais propre. Quand cela se produit, nous demandons parfois au Seigneur, en levant les yeux : « O Père, ne pourrons-nous plus jamais être amis ? »

La réponse que l’on peut trouver dans toutes les Écritures est un retentissant : « Oui, grâce à l’expiation du Christ. » J’aime particulièrement la façon dont cela est exprimé dans Ésaïe 1:18.

Venez et plaidons ! dit l’Éternel. Si vos péchés sont comme le cramoisi, ils deviendront blancs comme la neige ; S’ils sont rouges comme la pourpre, ils deviendront comme la laine.

Je paraphrase souvent cette écriture pour mes étudiants. Ce que le Seigneur dit, c’est : « Peu importe ce que vous avez fait, cela n’a pas d’importance. Je peux l’effacer. Je peux vous purifier, vous rendre dignes, innocents et célestes. »

Frères et sœurs, avoir foi en Jésus-Christ, ce n’est pas seulement croire qu’il est ce qu’il déclare être, ou croire au Christ. Parfois, avoir foi en Christ, c’est aussi croire le Christ. En tant qu’évêque et instructeur dans l’Église, j’ai appris qu’il y a beaucoup de gens qui croient que Jésus est le Fils de Dieu et le Sauveur du monde, mais qui ne croient pas qu’il puisse les sauver. Ils croient en son identité, mais pas en son pouvoir de purifier et de sauver. Avoir foi en son identité n’est que la moitié de ce qui est nécessaire. Avoir foi en sa capacité, ou en son pouvoir de purifier et de sauver, est l’autre moitié. Non seulement nous devons croire au Christ, mais nous devons également croire le Christ, quand il dit qu’il peut nous purifier et nous rendre célestes.

 Quand j’étais évêque, j’entendais souvent quelques variations sur le même thème. Parfois, on me disait : « Frère, je suis mal parti. J’ai fait des erreurs qui m’ont mis sur la mauvaise voie, et on ne peut pas atteindre le royaume céleste à partir d’ici. » Certains membres m’ont dit : « Frère, j’ai commis des péchés trop horribles. Je ne peux pas avoir toutes les bénédictions de l’Évangile parce que j’ai fait ceci ou cela. Je viendrai à l’église, et j’espère avoir une assez bonne récompense, mais je ne pourrais pas avoir toutes les bénédictions de l’exaltation dans le royaume céleste après ce que j’ai fait. » D’autres membres m’ont dit : « Frère, je ne suis qu’un médiocre saint. Je suis faible et imparfait, et je n’ai pas tous les talents de frère (ou sœur) Untel. Je ne serai jamais dans l’épiscopat, je ne serai jamais présidente de la Société de Secours. Je suis médiocre. J’espère avoir une place un peu plus basse. » Ces déclarations sont des variations sur le même thème : « Je ne crois pas que le Christ puisse faire ce qu’il affirme. Je n’ai pas foi en sa capacité de m’exalter. »

Un membre m’a dit : « Frère, je n’ai pas une nature céleste. » J’en avais assez, alors je lui ai dit : « Pourquoi est-ce que vous n’admettez pas votre véritable problème ? Vous n’avez pas une nature céleste ? Vous n’êtes pas le seul. Nous sommes tous dans le même cas ! Par soi-même, nul n’est parfait, comme il doit l’être pour vivre en présence de Dieu. Pourquoi n’admettez-vous pas tout simplement que vous n’avez pas la foi en la capacité du Christ de faire ce qu’il a dit qu’il peut faire ? »

Il s’est fâché. Il a toujours cru au Christ. Il m’a répondu : « J’ai un témoignage de Jésus. Je crois au Christ. »

J’ai répondu : « Oui, vous croyez au Christ. Mais vous ne croyez tout simplement pas le Christ, car il dit que même si vous n’avez pas une nature céleste, il peut vous en donner une. »

Pourquoi il est appelé notre Sauveur

Parfois, l’exigence de perfection est trop pesante et nous fait désespérer. Parfois, nous ne croyons pas en cette vérité évangélique précieuse entre toutes, à savoir que le Seigneur peut nous changer et nous amener dans son royaume. Permettez-moi de vous partager une expérience qui s’est produite il y a une dizaine d’années. Ma femme, Janet, et moi, habitions en Pennsylvanie. Tout allait très bien. J’avais obtenu de l’avancement. L’année avait été bonne pour notre famille mais éprouvante pour Janet personnellement. Cette année-là, elle avait eu notre quatrième enfant ; elle avait obtenu sa licence, réussi l’examen d’expertise comptable et avait été appelée comme présidente de la Société de Secours. Nous avions une recommandation à l’usage du temple et nous faisions nos soirées familiales. J’étais membre de l’épiscopat. Je pensais vivre un conte de fée mormon. Mais une nuit, ça a pris fin. Ma femme a vécu quelque chose que je décrirais comme une « mort spirituelle ». Elle ne voulait pas m’en parler ni me dire ce qui n’allait pas. Ça, c’était le pire pour moi. Pendant deux semaines, elle a refusé de participer aux activités spirituelles. Elle a demandé à être relevée de ses appels, et elle refusait de me dire ce qui n’allait pas.

Enfin, un soir, au bout de deux semaines, je l’ai mise en colère et elle s’est confiée. Elle m’a dit : « Bon. Tu veux savoir ce qui ne va pas ? Je vais te le dire. Je ne peux plus le faire. Le fardeau est trop lourd. Je ne peux pas me lever à cinq heures et demie du matin, faire le pain, faire de la couture et aider les enfants à faire leurs devoirs, faire mes devoirs et mon travail pour la Société de Secours, faire ma généalogie, assister aux réunions de parents d’élèves à l’école et écrire aux missionnaires. » Et elle m’a cité, l’un après l’autre, les fardeaux dont on l’avait chargée, m’expliquant tout ce qu’elle était incapable de faire. Elle m’a dit : « Je n’ai pas le talent de sœur Morrell. Je ne peux pas faire ce que fait sœur Childs. J’essaie de ne pas crier après les enfants, mais je perds mon calme et je le fais quand même. Je ne suis pas parfaite et je ne le serai jamais. Je viens enfin d’admettre que je ne réussirai pas à aller au royaume céleste. Toi et les enfants, vous pouvez y aller, mais moi, je ne suis pas capable de supporter le fardeau. Je ne suis pas la “mormone” parfaite, et je ne le serai jamais. Alors j’abandonne. Pourquoi m’échiner à faire ce que je ne peux pas faire ? » 

Alors, on a commencé à discuter. La nuit a été longue. Je lui ai demandé : « Janet, est-ce que tu as un témoignage ? »

Elle m’a répondu : « Bien sûr que oui ! C’est ce qui est le plus terrible. Je sais que c’est vrai, mais je n’arrive pas à le faire. »

« As-tu respecté les alliances que tu as faites quand tu t’es fait baptiser ? »

Elle a dit : « J’essaie sans cesse, mais je ne peux pas respecter tous les commandements tout le temps. »

Je me suis ensuite réjoui parce que je savais ce qui n’allait pas et que je voyais la lumière au bout du tunnel. Son problème n’était pas une de ces choses horribles auxquelles j’avais pensé. Après huit ans de mariage, après toutes les leçons que nous avons données et entendues, après tout ce que nous avons lu et fait dans l’Église, qui aurait pu penser que Janet ne connaissait pas l’Évangile de Jésus-Christ ? Elle essayait de se sauver par elle-même. Elle savait pourquoi Jésus est un conseiller et un instructeur. Elle savait pourquoi il est un exemple, le chef de l’Église, notre Frère Aîné, et Dieu même. Elle savait tout cela, mais elle ne comprenait pas pourquoi il est appelé le Sauveur.

Janet essayait de se sauver par elle-même, avec Jésus comme conseiller. Frères et sœurs, on ne peut pas le faire. Personne ne peut le faire. Nul n’est parfait, même pas les Frères. Veuillez prendre Ether 3:2. C’est l’histoire de l’un des plus grands prophètes qui ait jamais vécu, le frère de Jared. Sa foi était si grande qu’il fut sur le point de percer le voile et de voir le corps spirituel du Christ. Pourtant, en commençant à prier, il dit :

Ô Seigneur, ne sois pas en colère contre ton serviteur à cause de sa faiblesse devant toi [notez que le frère de Jared, l’un des plus grands prophètes qui n’aient jamais vécu, commence sa prière en présentant des excuses d’être imparfait et de s’adresser à un Dieu parfait] ; car nous savons que tu es saint et que tu demeures dans les cieux, et que nous sommes indignes devant toi ; à cause de la chute, notre nature est devenue continuellement mauvaise ; néanmoins, ô Seigneur, tu nous as donné le commandement de t’invoquer, afin de recevoir de toi selon notre désir.

Bien sûr que nous ne sommes pas de niveau céleste. C’est la raison pour laquelle nous avons besoin d’un sauveur et qu’il nous est commandé de nous adresser à Dieu et de faire appel à lui afin de recevoir selon nos désirs. Le Sauveur a dit : « Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés ! » (Matthieu 5:6). Fréquemment, nous interprétons mal cette Écriture. Nous pensons qu’elle signifie : « Heureux sont les justes », mais ce n’est pas le cas. Quand avez-vous faim ? Quand avez-vous soif ? Quand vous n’avez pas l’objet de vos désirs. Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice de Dieu, de la justice du royaume céleste. Quand cela deviendra le désir de leur cœur, cela leur sera donné — ils seront rassasiés. Nous recevons « selon nos désirs ». 

Devenir un

Dans l’état mortel, la perfection ne nous est donnée que par l’expiation du Christ. Nous devons devenir un avec le Seigneur, qui est un être parfait. Et lorsque nous devenons un, une fusion se produit. Certains de mes élèves étudient le commerce, et ils comprennent mieux si je parle en termes de commerce. Quand une petite société en faillite, prête à s’effondrer, fusionne avec un grand groupe, qu’est-ce qui se passe ?  Les capitaux et les dettes des deux sociétés s’assemblent, et la nouvelle entité qui est créée est solvable.

Quand nous nous sommes mariés, Janet et moi, j’avais des difficultés financières et elle avait de l’argent en banque. En prenant cet engagement, en contractant l’alliance du mariage, nos comptes bancaires sont devenus un compte commun. Il n’y avait plus « je » et « elle » ; désormais il n’y avait que « nous ». Mes dettes et ses capitaux se sont assemblés sur ce compte commun et, pour la première fois depuis des mois, je suis devenu solvable.

Spirituellement, c’est ce qui se produit quand nous faisons alliance avec notre Sauveur. Nous avons des dettes, il a des capitaux. Il nous fait une proposition de relation d’alliance. J’emploie le mot « proposition » intentionnellement parce que c’est un mariage spirituel qui est proposé. C’est pourquoi il est appelé l’Époux. Cette relation d’alliance est si intime qu’elle est décrite comme un mariage dans les Écritures. Je deviens un avec le Christ, et, en tant que partenaires, nous travaillons ensemble à mon salut et mon exaltation. Mes dettes et ses capitaux s’assemblent. Je fais tout ce que je peux ; lui fait tout ce que je ne peux pas encore faire. Ensemble, nous sommes parfaits.

C’est pourquoi, dans Matthieu 11:28, le Seigneur dit : « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos ». Y a-t-il une charge plus lourde que l’exigence de la perfection, que l’idée que l’on doive se rendre parfait dans cette vie avant de pouvoir avoir un espoir pour la suivante ? Y a-t-il une charge plus lourde que cela ? Le joug de la loi est ainsi.

Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos.

Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur ; et vous trouverez du repos pour vos âmes.

Car mon joug est doux et mon fardeau léger.

[Matthieu 11:28–30]

« Fais-moi confiance »

Veuillez prendre 2 Néphi 4:17-19. Vous connaissez le prophète Néphi. Néphi fut l’un des grands prophètes. Pourtant, il avait conscience qu’il avait besoin du Sauveur et il lui faisait confiance. Il dit :

Ô misérable que je suis ! Oui, mon cœur est dans l’affliction à cause de ma chair ; mon âme est dans la désolation à cause de mes iniquités.

Je suis encerclé par les tentations et les péchés qui m’enveloppent si facilement.

Et lorsque je désire me réjouir, mon cœur gémit à cause de mes péchés ; néanmoins, je sais en qui j’ai mis ma confiance.

Néphi avait-il conscience de sa condition mortelle, d’avoir besoin du Sauveur pour le sauver de ses péchés ? Oui, et la solution est ce qui suit : « Néanmoins, je sais en qui j’ai mis ma confiance » (verset 19). Très bien, je suis imparfait. Mes péchés me pèsent. Je ne suis pas encore céleste, mais je sais en qui j’ai mis ma confiance. Néphi mettait sa confiance dans le pouvoir de Jésus-Christ de le purifier de ses péchés et de l’amener dans le royaume de Dieu.

J’avais une amie qui avait coutume de dire : « Je dois être à la moitié de ma vie, et je suis à mi-chemin du royaume céleste. Je suis donc dans les délais. »

Un jour, je lui ai demandé : « Qu’est-ce qui se passerait si tu devais mourir demain ? » C’était la première fois que cette pensée lui venait à l’esprit.

Elle m’a dit : « Voyons, à mi-chemin du royaume céleste… c’est à moitié terrestre ! Ça ne suffit pas ! »

Il faut que nous sachions que dans cette relation d’alliance avec le Sauveur, si nous mourons demain, nous avons l’espoir du royaume céleste. Cet espoir est l’une des bénédictions promises de la relation d’alliance. Cependant, beaucoup d’entre nous ne le comprennent pas ou n’en tirent pas parti.

Quand nos filles jumelles étaient petites, nous avons décidé de les amener à la piscine et de leur apprendre à nager. J’ai commencé par Rebekah. Quand je suis entré dans l’eau avec elle, je me disais : « Je vais apprendre à nager à Becky. » Elle se disait, elle : « Mon papa va me noyer. Je vais mourir ! » Il n’y avait qu’un mètre d’eau, mais Becky ne mesurait que quatre-vingt-dix centimètres. Elle était si effrayée qu’elle s’est mise à pleurer, à crier, à me donner des coups de pied et à me griffer. Impossible de lui apprendre.

Finalement, je l’ai serrée dans mes bras et je lui ai dit : « Becky, je te tiens. Je suis ton papa. Je t’aime. Je ne vais rien laisser de mal t’arriver. Détends-toi. » Heureusement, elle m’a fait confiance. Elle s’est détendue. Alors j’ai placé mes bras sous elle et j’ai dit : « Bon, maintenant, fais des battements de jambes. » Et elle a commencé à apprendre à nager.

D’un point de vue spirituel, certains d’entre nous sont également effrayés par ces questions : « Est-ce que je suis céleste ? Est-ce que je vais y arriver ? Est-ce que j’ai été assez bon aujourd’hui ? » Nous sommes si terrifiés de ne pas savoir si nous allons vivre ou mourir, ou bien si nous nous sommes qualifiés pour le royaume, que nous ne pouvons pas progresser. Dans ces moments-là, le Sauveur, pour ainsi dire, nous prend dans ses bras et nous dit : « Je te tiens. Je t’aime. Je ne vais pas te laisser mourir. Détends-toi et fais-moi confiance. » Si nous pouvons nous détendre, lui faire confiance et le croire, tout comme croire en lui, alors ensemble nous pouvons commencer à apprendre à vivre l’Évangile. Il dit alors : « Bon, à présent, commence à payer la dîme. Très bien. À présent paie complètement la dîme. » Et ainsi, nous commençons à progresser.

Veuillez prendre Alma 34:14-16.

Voici, c’est là toute la signification de la loi, tout jusqu’au moindre détail annonçant ce grand et dernier sacrifice ; et ce grand et dernier sacrifice, oui ce sacrifice infini et éternel, sera le Fils de Dieu.

Et ainsi il apportera le salut à tous ceux qui croiront en son nom ; ceci étant le but de ce dernier sacrifice : réaliser les entrailles de miséricorde, ce qui l’emporte sur la justice et fournit aux hommes le moyen d’avoir la foi qui produit le repentir.

Ainsi la miséricorde peut satisfaire aux exigences de la justice et les enserre dans les bras de la sécurité.


Les bras de la sécurité — c’est mon expression favorite du Livre de Mormon.

Frères et sœurs, est-ce que les mormons croient que « l’on est sauvé » ? Si je pose cette question à mes étudiants avec la bonne intonation — « Croyons-nous que nous sommes sauvés ? » — j’obtiens généralement pour résultat qu’environ un tiers d’entre eux secouent la tête et disent : « Oh non, non. Les autres religions croient à cela. » Quelle tragédie ! Frères et sœurs, bien sûr que nous croyons que nous sommes sauvés. C’est pour cela que Jésus est appelé le Sauveur. À quoi cela sert-il d’avoir un Sauveur, si personne n’est sauvé ? C’est comme avoir un maître-nageur qui ne se lève jamais de sa chaise. « Tiens, encore un nageur qui coule. Eh, essayez le dos crawlé ! Dommage, il n’y est pas arrivé. » Nous avons un Sauveur qui peut nous sauver de nous-mêmes, de ce qui nous manque, de nos imperfections, de l’individu charnel qui est en nous.

Prenez Doctrine et Alliances 76:68–69, s’il vous plaît. Dans sa vision du royaume céleste, Joseph Smith décrit ceux qui s’y trouvent en ces termes :

Ce sont ceux dont le nom est écrit dans le ciel, où Dieu et le Christ sont les juges de tous.

Ce sont les justes parvenus à la perfection par l’intermédiaire de Jésus, le médiateur de la nouvelle alliance. 

Les hommes et les femmes justes, les hommes et les femmes bons, ceux qui ont faim et soif de justice, sont rendus parfaits par l’intermédiaire de Jésus-Christ, médiateur de la nouvelle alliance.

Donnons-lui tout ce que nous avons

Pendant que ma femme et moi nous parlions de ses sentiments d’incompétence et de son impression qu’elle ne réussirait pas, j’avais du mal à l’aider à comprendre, jusqu’à ce que je me souvienne de quelque chose qui s’était produit dans notre famille que deux mois auparavant. Nous appelons cette anecdote la parabole de la bicyclette.

Un jour, après être rentré à la maison, j’étais assis dans mon fauteuil et je lisais le journal. Ma fille Sarah, qui avait sept ans, est venue vers moi et m’a dit : « Papa, est-ce que je peux avoir un vélo ? Tous les enfants de la rue en ont un, sauf moi. »

À vrai dire, je n’avais pas les moyens de lui acheter de vélo. J’ai donc essayé de gagner du temps en disant : « Bien sûr, Sarah. »

Elle m’a demandé : « Comment ? Quand ? »

J’ai répondu : « Si tu économises tous tes centimes, tu auras bientôt assez d’argent pour un vélo. » Là-dessus, elle s’est éloignée.

Deux semaines plus tard, j’étais assis dans le même fauteuil. Je me suis rendu compte que Sarah faisait quelque chose pour sa mère et qu’elle recevait de l’argent pour cela. Elle est passée dans l’autre pièce. J’ai entendu un cliquetis. J’ai demandé : « Sarah, qu’est-ce que tu fais ? »

Elle s’est approchée et m’a montré un petit bocal tout propre, avec une fente dans le couvercle et une poignée de sous au fond. Elle m’a dit, en me fixant : « Tu m’as promis que si j’économisais tous mes sous, j’aurais bientôt assez pour un vélo. Papa, je les ai tous économisés. »

C’est ma fille, et je l’aime. J’ai senti mon cœur se gonfler d’amour. Elle faisait tout son possible pour suivre mes instructions. En fait, je ne lui avais pas menti. Si elle économisait tous ses sous, elle finirait par avoir suffisamment pour un vélo, mais quand elle en serait là, elle voudrait plutôt une voiture ! Mais ses besoins n’étaient pas satisfaits. Comme je l’aime, je lui ai dit : « On va aller en ville regarder les vélos. »

Nous sommes allés dans chacun des magasins de Williamsport (Pennsylvanie). Enfin, nous avons trouvé le vélo idéal – celui qu’elle a connu dans l’existence prémortelle. Elle est montée dessus, ravie. Voyant l’étiquette de prix, elle l’a saisie et l’a retournée. Quand elle a vu combien il coûtait, son expression a changé et elle s’est mise à pleurer. Elle m’a dit : « Oh, papa, je n’aurai jamais assez pour un vélo. »

Alors je lui ai dit : « Combien est-ce que tu as, Sarah ? »

Elle m’a répondu : « Soixante et un centimes. »

« Voilà ce qu’on va faire, ai-je dit. Tu vas me donner tout ce que tu as, plus une grosse bise, et le vélo est à toi. » Elle m’a donné une grosse bise, et les soixante et un centimes. Ensuite, il a fallu que je rentre tout doucement à la maison, parce qu’elle n’a pas voulu descendre du vélo ; elle est rentrée à la maison en pédalant, sur le trottoir. En roulant à côté d’elle, je me suis rendu compte que c’était une parabole de l’expiation du Christ.

Nous voulons tous désespérément quelque chose — ce n’est pas un vélo. Nous voulons le royaume céleste. Nous voulons être avec notre Père céleste. Et malgré tous nos efforts, il nous manque encore quelque chose pour y arriver. À un moment donné, nous nous rendons compte que nous ne pouvons pas y parvenir. C’est ce moment qu’avait atteint ma femme. À ce moment-là, nous goûtons alors la douceur de l’alliance de l’Évangile, quand le Seigneur propose : « Bon, tu n’es pas parfait. Montre-moi ce que tu as. Qu’est-ce que tu peux faire ? Où en es-tu ? Donne-moi tout ce que tu as, et je vais payer le reste. Donne-moi une grosse bise — c’est-à-dire, établis une relation personnelle avec moi — et je vais faire ce qui reste à faire. »

C’est à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle. Une mauvaise nouvelle, parce que le Seigneur exige encore que nous fassions de notre mieux. Nous devons faire des efforts, nous devons travailler : nous devons faire tout ce que nous pouvons. Une bonne nouvelle parce que, ayant fait tout ce que nous pouvons, c’est suffisant, pour l’instant. Ensemble, nous progresserons dans les éternités, et nous finirons par être parfaits. Mais en attendant, nous ne sommes parfaits que dans le cadre d’un partenariat, dans une relation d’alliance avec lui. Ce n’est qu’en puisant à sa perfection que nous pouvons espérer nous qualifier.

Janet et moi avons discuté de la façon dont ce principe opère, et elle a compris. Elle s’est réjouie. Je me rappelle comme elle a dit, en larmes : « J’ai toujours cru qu’il est le Fils de Dieu. J’ai toujours cru qu’il a souffert et qu’il est mort pour moi. Mais maintenant, je me rends compte qu’il peut me sauver de moi-même, de mes péchés, de mes faiblesses, de mon incompétence, de mon manque de talent. »

Mes frères et sœurs, combien d’entre nous oublient le message de 2 Néphi 2:8 :

Il n’y a aucune chair qui puisse demeurer en la présence de Dieu, si ce n’est par les mérites, et la miséricorde, et la grâce du saint Messie.

Il n’y a pas d’autre moyen. Beaucoup d’entre nous essayent de se sauver par eux-mêmes, en tenant l’expiation du Christ à distance et en disant : « Quand j’y serai parvenu, quand je me serai rendu parfait et digne, alors, je serai digne de l’expiation. Alors je lui permettrai d’intervenir. » Nous ne pouvons pas faire cela. Cela revient à dire : « Quand je serai rétabli, je prendrai le médicament. Alors j’en serai digne. » Ce n’est pas ainsi qu’il est prévu que cela se passe.

Dans l’un de mes cantiques préférés, il est dit : « O, comme il nous a aimés ! Comme il nous a aimés ! Et nous devons l’aimer nous aussi, avoir foi que son sang nous racheta et essayer de faire ses œuvres » (« There Is a Green Hill Far Away », Hymns, 1985, n° 194). Je pense que l’une des raisons pour lesquelles j’aime tant ce cantique est qu’il exprime les deux parties de cette relation d’alliance. Nous devons essayer de toutes nos forces de faire ses œuvres. Nous devons faire tout notre possible et, après cela, nous devons avoir foi que son sang nous racheta et qu’il peut faire pour nous ce que nous ne pouvons pas encore faire.

Frère McConkie appelait cela « être dans le harnais de l’Évangile ». Quand nous sommes dans le harnais de l’Évangile, nous tirons la charge en direction du royaume, les yeux fixés sur ce but. Bien que nous n’y soyons pas encore parvenus, nous pouvons être assurés que, de même que c’est notre but dans la vie, ce sera notre but dans l’éternité. Grâce à l’expiation du Christ, nous pouvons avoir l’espoir et la quasi-certitude d’atteindre ce but.

Je vous rends témoignage que cela est vrai. J’ai appris cette leçon dans ma vie. Ma famille a appris cette leçon dans notre vie collective. Je vous rends témoignage que Jésus-Christ est le Fils de Dieu et le Sauveur du monde. Il est notre Sauveur à chacun, si nous sommes disposés à établir cette belle relation d’alliance avec lui et à lui donner tout ce que nous avons. Que ce soit soixante et un centimes, un dollar et demi ou deux centimes, nous ne devons rien retenir. Nous devons ensuite avoir foi et confiance en sa capacité de faire pour nous ce que nous ne pouvons pas encore accomplir, de compenser ce qui manque encore à notre perfection.

Je rends témoignage de lui. Je l’aime. J’aime son évangile de tout mon cœur. Au nom de Jésus-Christ. Amen.

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Stephen E. Robinson

Stephen E. Robinson était professeur d'Écriture ancienne à BYU lorsque ce discours fut prononcé lors d'une réunion spirituelle le 29 mai 1990.